NUIT BLANCHE 2023 : SOLEILS

PARIS

NUIT DU 3 AU 4 JUIN 2023

Dans le cadre de la Nuit Blanche 2023, le 111bis bd de Ménilmontant présente un nouveau projet dynamique essentiellement tourné vers l’art vidéo et l’installation, vers ces soleils artificiels que sont les images et qui viennent ici par détournement devenir de vrais soleils, des rayonnements de vie et de voix. Ici, le champ magnétique de ces soleils vidéo nous invite à des images en boucle, en révolution, pour donner une nouvelle idée du temps. Il faut venir ici se brûler au contact de ces montages qui interrogent nos images, notre consommation effrénée des images et trouver une voie de lumière au cœur des ténèbres. Retrouver le sens des images et leur donner une nouvelle voix, un nouveau son.

Jérôme Cognet vient présenter son film, Le Soleil tout entier ne se trouve nulle part où il propose une revisite de la nouvelle d’Isaac Asimov : Quand les ténèbres viendront. Il s’agit d’une fiction mettant en scène un monde sans nuit avec des soleils qui finissent par disparaître. Une nuit blanche serait cette nuit sans nuit, éclairée par tous ces soleils, une nuit devenue jour infini, interminable et brûlant, qui nous ferait penser notre rapport à l’obscurité. La salle obscure devient alors le cœur des soleils qui finissent par mourir d’avoir tant éclairés le monde. Ce soleil-nuit est un clair-obscur qui vient casser ce rapport romantique aux éléments. Le cœur du soleil bat : Le son de la sonde nous le révèle comme un son d’ailleurs.

Karen Luong et Jérôme Cognet interviennent dans le champ de l’image cinématographique et reformulent le geste du cinéaste en pressant le rythme des images en retraitant l’histoire des représentations pour archiver le mouvement répétitif des images.

Dans Ciel Dégagé 3/10ème Karen Luong et Jérôme Cognet explorent les actes photographiques dans l’histoire du cinéma, les flashs, quand l’objectif se
retourne contre l’objectif telle une guerre au cœur du dispositif filmique. Nous devenons le sujet de ce que nous regardons, parfois éblouis par les flashs tels des soleils vifs, aveuglés par les images mêmes.

Dans les films-essais L’Échappée belle et Sans Sommeil ni répit, Karen Luong vient capter à la fois le mouvement de la fuite et l’immobilité relative du sommeil. Nous avons ces fragments de courses effrénées, comme volés à des films d’action, où le film vient recueillir l’essence et l’énergie du mouvement. Et ces fragments de temps suspendus, que sont les phases de sommeil, qui ouvrent l’espace de l’inconscient et ce qu’il y a derrière ou dedans des images.

Dans son installation de vidéo-sculpture, Patrick Hébrard explore le temps de l’oubli, la mémoire qui s’enfuit, qui fuit et qui rejaillit… Amnésies est un voyage dans les méandres de la mémoire et de l’oubli. Quel chemin prendre pour retrouver la maison fantomatique de la mémoire ? L’espace de projection est double. Il y a la surface de projection et la plaque où se reflète les images projetées comme un lac, comme une surface miroir du temps en train de se jouer avec cette impression étrange d’une maison en lévitation. L’envers est l’endroit dans une symétrie troublante.

Enfin, dans une volonté de rendre hommage à l’installation-performance de Paradis Vidéo réalisée par Jean-Paul Fargier et Philippe Sollers de 1981 à 1983, nous avons souhaité projeter ce qu’avait pu être ce moment vidéo et vivant : Philippe Sollers lisant en une heure Paradis II entouré de 8 moniteurs vidéo diffusant diverses images filmées et montées par Jean-Paul Fargier. 40 ans après, nous tentons de montrer ce Paradis Vidéo tel une rosace au cœur de la nuit, ce vrai soleil infini qui vient de la voix et du texte et qui troue les images elles-mêmes. Au soleil sans imposture.

Lionel Dax – Mai 2023

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